Mes pokémons ont tous été des clochards à une époque de leurs vies. Le truc c'est que, sans ça, je pense que je ne les aimerais pas. Je crois que, pour qu'un pokémon soit exceptionnel à mes yeux, il en faut vraiment beaucoup. Et je n'parle pas de force, ou de pouvoir, mais plutôt d'expérience et de balafres. Je m'fiche de ce qu'on peut penser d'un pokémon qui fait les poubelles, je le trouverais toujours plus classe que son compatriote qui vit en bande dans une forêt ou un désert.

HARLEQUIN Aquali ; femelle ; classée Delta.

J'ai toujours eu une sainte horreur des Evolis. Sérieusement. Je les trouve moches et inutiles. Mais vous savez ce que je trouve encore plus moche qu'un Evoli ? Un Aquali. J'ai jamais pu supporter ça, et à chaque fois que j'en voyais un, je me demandais pourquoi son dresseur ne l'avait pas fait évoluer en Voltali, en Phyllali, en ... n'importe quoi, mais pas en Aquali, la pire de toutes les transformations d'Evoli ! Pourtant, le jour où Harlequin a pointé le bout de sa truffe dans la cour arrière de la maison, j'ai su que ce pouilleux deviendrait mon pokémon à moi. Ce pouilleux oui, parce qu'à l'époque, alors que j'essayais de l'apprivoiser en lui jetant des restes de poissons, je pensais que c'était un mâle. Elle en avait l'attitude après tout ... et aujourd'hui encore d'ailleurs. Je devais avoir dans les quatorze ans quand elle a enfin décidé de faire de moi sa dresseuse. Un an et six mois, c'est le temps qu'il m'aura fallut pour amadouer Harl' mais ça n'avait rien d'étonnant : un Aquali, seul en plein cœur de Muspellheim, c'était forcément une bête avec une drôle d'histoire, et peut-être pas si amusante que ça. Mais c'est pour ça que je la voulais, et que je me suis acharnée, chaque jour de chaque semaine de chaque mois, avec mon assiette de poissons, que je lui servais de plus en plus frais. Vous vous doutez bien qu'après ce très long apprivoisement, je ne regrettais pas de la voir monter sur mes jambes, où faire des galipettes sur mes épaules. La vérité c'est que je ne comptais pas la mettre dans une pokéball, je ne pensais même pas avoir à me battre avec, c'est ma mère qui a insisté pour que j'en fasse quelque chose, comme elle disait. Le fait est qu'elle n'est pas si mauvaise que ça, en combat, si bien que je doute que son précédent dresseur l'ai abandonné à cause d'une quelconque faiblesse : sa maîtrise de l'eau et de la glace en font un bon adversaire, sans compter qu'elle se base essentiellement sur la vitesse et l'esquive, non franchement je n'ai rien à en redire. Mais après tout, je n'suis pas dresseur et les combats, même si parfois c'est sympa, je n'en suis pas non-plus spécialiste, et les capacité d'Harl me suffisent amplement.

GLUCOSE Galegon ; mâle ; classé Gamma.

Alors lui, c'est mon bébé d'amour. Mon tout premier pokémon, attrapé sans l'aide de personne. J'avais huit ans à l'époque et ce p'tit Galekid se laissait toucher par n'importe quel bon samaritain qui lui offrait à manger. Il trainait dans des poubelles quand j'ai décidé de le ramener à la maison. Autant le dire tout de suite, j'ai du jouer au petit Poucet et semer de la nourriture jusqu'à ma chambre pour qu'il me suive, ces bêtes-là sont impossibles à soulever tant elles sont lourdes. Je l'ai donc caché dans ma chambre pendant deux mois, sans que personne ne se rende compte de la supercherie. Et puis, il a évolué. Forcement, c'était beaucoup plus difficile de dissimuler un Galegon dans une chambre d'enfant ! Mais bon, il n'a pas fait que prendre de la place et du poids en se transformant, il est aussi devenu très beau, vous n'trouvez pas ? Ah, qu'est-ce que je l'aime mon Gluc, si je pouvais, je passerais mes journées à dormir contre lui, à lui faire des poutoux, des câlins ... mais à force ça fait mal au dos. Et puis ce qui est bien avec lui, c'est que pendant les combats, il ne va pas chercher midi à quatorze heure, il dé-fonce, et puis c'est tout. C'est un peu mon genre ça, quand les problèmes deviennent trop encombrant, on charge et on les déglingue, sans faire plus attention. Sa défense est vraiment un superbe atout, flammes à part, c'est une véritable forteresse, mais pas que ! Sa force physique est loin d'être négligeable. Le faite est que lui et moi n'avons pas vraiment de stratégie, on y va comme ça et puis c'est tout. En plus il n'est absolument pas bagarreur, faut vraiment que je soit très enthousiaste pour qu'il profite du combat.

CLOVERFIELD Herbizarre ; mâle ; classé Gamma.

Ca ne fait que sept mois qu'il est dans mon équipe, mais je peux vous dire que lui et moi partageons une relation plutôt bizarre. Ça n'est peut-être pas très joyeux, mais c'est comme ça : j'ai rencontré Clov dans un cimetière, le jour de l'enterrement de mon grand-père. La foule, les râles, c'est pas que ça me rend triste, mais je supporte pas ça. J'avoue que j'suis sans cœur, mais un humain qui pleure, si c'est pas un gamin, ça m'irrite et je deviens agressive. C'est donc en m'éloignant que j'ai vu cette boule, en train de manger des fleurs sur une tombe. Je sais pas exactement ce qu'il faisait là mais, il a pas hésité longtemps avant de se frotter à mes jambe. Il s'est laissé gratter, retourner, soulever, sans broncher. J'ai demandé au fossoyeur si c'était le sien, mais à la vu du pokémon, le bonhomme à levé sa pelle en l'traitant de pilleur de tombe. Apparemment il vivait dans le cimetière en se nourrissant des bouquets que les gens venaient offrir à leurs morts. Peut-être qu'une de ces tombes étaient celle de son ancien dresseur ... parce qu'à sa façon de se frotter à mes jambes, je sais qu'il n'est pas un chouïe sauvage lui. Le truc avec Clov, c'est qu'en plus d'être calme, il n'a jamais peur de rien. Vachement pratique, pendant les combats : il m'écoute bien attentivement, fait attentions aux mouvements de l'adversaire, et relève même les faiblesses de ce dernier ! En contre-partie, il n'est pas très rapide, attention je ne dis pas qu'il est lent où en retard sur le beat du match, juste qu'il prend du temps pour bien se préparer, être sûr de n'rien louper. Ça lui réussi, généralement. C'est le seul de mes pokémons que je ne rentre presque jamais dans sa pokéball.


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DRACAUFEU Dracaufeu ; mâle ; classé Epsilon.

Euh, lui c'est vraiment un cas à part, hein. C'était un des premiers pokémons de mon frère, il me l'a confié avant que je quitte la maison. Disons plutôt que c'est moi qu'il a confié à Drac, ça serait plus juste. Actuellement, je ne m'en sert que pour voler, car mon aîné lui a demandé d'être mon moyen de transport, mais en combat, ça n'est même pas la peine d'en rêver ! Farouche comme tout, m'obéir lui ferait bien mal aux miches et à l'estime. Actuellement, il n'aime et ne respecte que mon frangin et je sens que ça va être long, très long, trop long, avant qu'il ne me juge digne d'être son nouveau dresseur. Je considère sa présence dans mon équipe comme un défi du grand-frère, mais je ne sais pas encore si je compte le relever. Après tout, je vais juste vivre ma vie, et si ce cracheur de feu refuse à jamais de combattre en mon nom, tant pis. Au final, Drac n'est pas si méchant, et très loin d'être gênant. Ça n'est pas parce qu'il ne se bat pas qu'il est antipathique et, je sais qu'il m'aime bien : je le connais depuis son tout premier stade d'évolution. Il m'a souvent vu collée aux jambes de son précédent dresseur, et je crois que pendant quelques temps, il pensait que moi aussi j'étais un des pokémons de mon frère. Donc il m'aime bien, ou bien il a pitié de moi, je ne sais pas exactement.