Physique - Ce que l’on regard en premier chez Jena, c’est bien entendu son visage (on est poli quand même) : plutôt rond avec des pommettes proéminentes et toujours teintées d’un doux rosé, elle a conservé des traits un peu enfantins et ne paraît pas vraiment ses 31 ans. Son petit nez, un peu aplati et rond également, nous guide vers une bouche mince et souvent pincée de mécontentement. En effet, Jena affiche rarement une expression de bonheur, pur ou illicite, préférant afficher profil bas avec ses congénères. Ce qui frappe surtout, ce son ses yeux : petits, plissés, la paupière tombante, ils sont d’un noir profond et n’hésitent pas à vous lancer un petit regard courroucé de temps à autre si vous faites trop de bruit. Ils se dissimulent sous d’énormes lunettes rondes un peu passées de mode, mais Jena est loin de se préoccuper de choses aussi insignifiantes que la tendance. Ses cheveux, d’un blond plutôt terne, tombent sur don front d’une frange épaisse qu’elle taille elle-même. Elle les attache souvent en chignon un peu bordélique grâce à deux petites baguettes chinoises, noires, toutes simples. Des mèches retombent de chaque côté de son visage. Lorsqu’ils sont détachés (c’est à dire chez elle et pas ailleurs) ils lui arrivent environ aux épaules dans un amoncellement de boucles désordonnées.
Mais, outre son visage, Jena est ce qu’on peut appeler une femme de forte carrure. Plus qu’avoir des formes, elle a carrément de sacrées rondeurs. Rien en comparaison des modèles de magasines! Elle n’en fait pas un cas, joue les durs, mais au fond son apparence physique l’affecte un peu et elle essaie en cachette toutes sortes de régimes nazes qui ne fonctionnent jamais.

Elle ne quitte presque jamais son sarrau de scientifique, qui la colle comme une seconde peau, mais en dehors de cela elle porte des vêtements très sobres, vaguement informes, de couleurs toujours foncées : noir, gris anthracite, prune, bleu pétrole.

Psychologique - Au travail, la demoiselle est certes froide, appliquée, pramatique et démontre une énergie insatiable lorsqu’il s’agit de la recherche. Pour elle, l’avenir d’Ymir est très important ; elle peut ainsi passer des heures à son laboratoire, même en dehors de son horaire de travail. La science, pour elle, c’est une vraie passion. Jena est avide de découvertes qui pourraient révolutionner le monde. Elle veut sincèrement aider tout le monde sur la planète, les dresseurs, les pokémons, elle cherche à percer les mystères du fondement même de leur existence. Moins penchée sur la théorie, c’est la pratique qui lui procure cette sentation insatiable d’être utile au monde, à la vie elle-même.

Mais derrière ce zèle inexplicable pour certains de ces collègues, Jena cache une partie d’elle-même ... convaincue d’être un échec sur le plan social, piètre dresseuse pokémon, horrible ranger, Jena se jette à corps perdu dans la science pour se prouver à elle-même et aux autres qu’elle n’est pas une ratée, qu’elle vaut quelque chose, qu’elle aussi peut changer la face du monde ... Ayant beaucoup souffert des idéaux familiaux étant plus jeune, Jena est marquée au plus profond d’elle-même d’une blessure qui met du temps à cicatriser.

En dehors du travail, Jena est un peu fofolle, excentrique, limie bordélique, elle déborde d’énergie et a de la difficulté à maîtriser ses émotions. Bien entendu, grande solitaire dans l’âme, seuls ses pokémons adorés peuvent manifester de ce côté que la scientifique applique fortement à camoufler aux yeux du monde ...

Histoire - J’aimerais vous dire que l’histoire de Jena est marquée d’aventures rocambolesques, de moments de gloire infinie, de tendresse et d’amour, mais il n’en est pas ainsi. Jena est née à Loki, petite ville non loin de Midgard, d’un père dresseur de pokémon et d’une mère ranger. Elle est la cadette de la famille, ayant grandi entre un grand frère et une peste de petite soeur, et s’est toujours sentie un peu à part. Alors que son frère possédait toutes les caractéristiques pour faire un ranger hors pair et que sa petite soeur témoignait d’un talent inné pour le dressage, Jena était plutôt du genre rat de bibliothèque. Elle dévorait les bouquins, en particulier ceux traitant de biologie pokémonesque, et démontrait de grandes aptitudes pour la science. Mais, ne devient pas scientifique qui veut! Son père, noble descendant d’une lignée affirmée de dresseurs, souhaitait que sa fille parcoure le monde et dresse ces créatures de légendes au même titre que tout le monde.

C’est ainsi que Jena fut inscrite à l’académie pokémon. Bien entendu, elle était un véritable génie quand aux examens théoriques, mais au niveau pratique, c’était le cancre de la classe. Son premier pokémon, un hoothoot, l’aimait beaucoup mais ne valait pas grand chose au combat. Son père essaya tant bien que mal d’aider sa fille, plus pour maintenir la réputation familiale que par véritable souci humanitaire, à grands coups de méthodes d’entraînement un peu illicites par moment, mais Jena, voyant que son pokémon en souffrait, décida que c’en était assez. Elle cracha toute la rancoeur accumulée à travers les ans au visage de son père et lui dicta ses quatre vérités. Elle lui dit que dresseur, ce n’était pas pour elle, que c’était dans la science qu’elle voulait faire carrière. Son paternel, blessé dans son orgueil plus qu’il ne voulait l’admettre, renchérit en traitant Jena d’incapable, d’empotée. Plus que tout, elle déshonorait la réputation des Demeter.

Devant le regard froid et les tremblements de colère de cet homme, considéré autrefois comme son père, Jena ne dit plus un mot. Elle alla dans da chambre, ramassa ses affaires, partit sans un regard pour cette famille qui n’avait jamais fait d’efforts pour la comprendre. Jena alla s’installer à Midgard, chez sa tante, et entreprit des études en science, travaillant de soir pour payer sa pension et ses frais de scolarité. Elle eut souvent l’impression d’avoir trahi sa famille ou de n’être qu’un échec, mais au fond d’elle-même, Jena savait avoir pris la bonne décision. Elle était demeurée intègre à c qu’elle était.

Les années se succédèrent tant bien que mal, Jena trouva du travail et déménagea dans son petit appartement. Elle gravit les échelons de la science petit à petit, mais au fond, elle était loin d’être guérie. Plus jamais sa famille ne chercha à la contacter. Elle l’accepta mal, mais elle l’accepta tout de même. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, elle consacre toute sa vie à la science. C’est pourquoi elle souhaite ardemment faire une découverte importante, une découverte révolutionnaire. Pour changer le monde, mais aussi pour prouver que cette petite moins que rien, exhilée de Loki, pouvait devenir quelqu’un par ses propres moyens.